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When I first discovered the 12 Steps in AA, at the age of 36, I also discovered how much I used to ruminate an obsession of some kind, as a survival trait. Even when alcohol abstinence had become easy, I was still very suicidal, and I needed to channel my mind.


Later, I found that the obsessions I was particularly sensitive to were: suicide, alcohol, nicotine, codependency, revictimization and fear. Luckily, I discovered progressively the accurate 12-Step Fellowships helping me to face each of these problems.


My progressive getting out of traumatic amnesia and denial, at the age of 56, gave meaning to all these sufferings, thus making the suicidal obsessions disappear.

But for decades, beginning a new day every morning was a torture, and I needed to clutch to something emotionally neutral, but difficult enough to force me to concentrate a lot, hence forgetting the rest for a while. I then chose to go on studying Japanese: what had formerly just been a hobby became a survival tool, a deliberately chosen obsession, the less toxic one. While eating breakfast, I desperately concentrated on the study of Japanese characters. It worked, insofar as it permitted me, daily, to stand the fact that a new day began, and that I had to live through it (but it didn’t work enough to permit me to read real Japanese, ouch!!!). 

When the French AA Annual Congress took place in my town, my service was to sell the cafeteria tickets, thus meeting briefly the 700 participants. Among them was a Japanese one, and we exchanged our mail addresses, having no time for more. And what do AA people do when they have met, especially in an AA congress? They share about their recovery. That’s why I fancied to write my AA share in Japanese. A challenge! Six months later, I realized that I needed no more to immerge myself in the study of the Japanese language. I had studied Japanese for 29 years, and suddenly stopped as soon as I had written my AA share in Japanese, without explicitly deciding it, and noticing it only six months later: incredible!

Thanks to this Japanese AA friend, the Japanese version of the Serenity Prayer had been published in the French AA journal… and I had spent a whole holiday week to paint it on the wall of my kitchen, above the sink and the gas cooker.


When people not intimate enough came home, I just told them it was a Japanese prayer, and translated it into French. If people reacted, I understood that they, too, perhaps knew well the 12-Step Fellowships.

But I made a mistake, and painted 落ち差き(false word without meaning) instead of 落ち着き (the true word meaning “serenity”). Too bad!

Perhaps serenity is definitely a too complex and inaccessible feeling for me???!!!

Geneviève R.


SÉRÉNITÉ INACCESSIBLE

Quand j’ai découvert les 12 étapes en AA, à 36 ans, j’ai aussi découvert à quel point j’avais l’habitude de ruminer une obsession ou une autre, comme mécanisme de survie. Même une fois l’abstinence d’alcool devenue confortable, j’étais encore très suicidaire, et avais besoin de canaliser mon esprit.
Plus tard, j’ai identifié que les obsessions auxquelles j’étais particulièrement sensible étaient : suicide, alcool, nicotine, codépendance, revictimisation et peur. Heureusement, j’ai découvert progressivement les Fraternités en 12 étapes adéquates pour faire face à chacun de ces problèmes.
Ma sortie progressive d’amnésie traumatique et du déni, à 56 ans, a donné du sens à toutes ces souffrances, et ainsi fait disparaître les obsessions suicidaires.
Mais pendant des décennies, commencer une nouvelle journée chaque matin était une torture, et j’avais besoin de m’agripper à quelque chose de neutre émotionnellement, mais assez difficile pour me forcer à bien me concentrer, et oublier ainsi tout le reste pendant un temps. J’ai alors choisi de continuer l’étude du japonais : ce qui n’avait été jusque-là qu’un loisir est devenu un outil de survie, une obsession délibérément choisie, la moins toxique. A chaque petit déjeuner, je me concentrais désespérément sur l’étude des caractères japonais. Ça a marché, dans la mesure où ça m’a permis, chaque jour, de supporter le fait qu’une nouvelle journée commençait, et que j’avais à la vivre (mais ça n’a pas marché assez pour que j’en arrive à lire du vrai japonais dans le texte, aïe aïe aïe !).

Quand le Congrès Annuel AA français a eu lieu dans ma ville, mon service était de vendre les tickets de cafétéria, me faisant rencontrer brièvement les 700 participants. Parmi eux, une Japonaise ; nous avons juste échangé nos adresses mail, faute de temps. Et que font deux AA qui se sont rencontrées, surtout dans un congrès AA ? Elles partagent leur parcours de rétablissement. C’est ainsi que j’ai entrepris d’écrire mon témoignage AA en japonais. Un défi ! Six mois plus tard, j’ai réalisé que je n’avais plus besoin de m’immerger dans l’étude du japonais. Je l’avais étudié pendant 29 ans, mais j’ai brusquement arrêté dès que j’ai écrit mon témoignage AA en japonais, sans en avoir explicitement décidé ainsi, et ne m’en rendant compte que six mois plus tard : incroyable !

Grâce à cette amie AA Japonaise, la version japonaise de la Prière de la Sérénité avait été publiée dans le journal AA français… et j’avais passé une semaine complète de vacances à la peindre sur le mur de ma cuisine, au-dessus de l’évier et la gazinière.
Quand des gens que je connaissais peu venaient chez moi, je leur disais juste que c’était une prière japonaise, et la leur traduisais en français. Si les personnes réagissaient, je comprenais qu’elles aussi, peut-être, étaient familières des Fraternités en 12 étapes.

Mais j’avais fait une erreur, et peint 落ち差き(mot erroné, inexistant) au lieu de 落ち着き (le vrai mot « sérénité »). Dommage !

Peut-être que la sérénité est vraiment un ressenti trop complexe et inaccessible pour moi ???!!!

Geneviève R.

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