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1. Coupable

Il y a longtemps, je suis sortie de mon déni matrimonial : mes rêves de maternité ne se réaliseraient jamais, je n’étais guère qu’une cocue risible, il devenait urgent d’abandonner mon bénévolat idéaliste, trouver un vrai boulot, apprendre à vivre par moi-même… Chaque fois que j’appelais à l’aide, je ne récoltais que les accusations habituelles : couverte de honte, blâmée, culpabilisée, avant même de pouvoir ouvrir la bouche.

2. Victime

J’ai trouvé un emploi, mais ai sombré peu à peu dans dépression et alcool, car j’étais incapable de supporter de telles trahisons, de telles désillusions, de tels deuils. J’avais besoin d’être reconnue victime, et non coupable. Tu parles !

3. Survivante

J’ai écrit des poèmes pour sortir ma douleur, en ai donné certains à des ami(e)s et des membres de ma famille : que dalle, rien à cirer ! « Tu cries, et il semble que personne n’entende » a toujours été le refrain classique. J’ai juste survécu, comme un bonsaï torturé, ainsi que je l’écrivais il y a 32 ans :

Je suis un bonsaï

Sans soleil, sans amour, sans eau,
J’ai vu survivre des rameaux,
Eclore des ultimes fleurs,
Testaments des plantes qui meurent.

Sans soleil, sans amour, sans vie,
Me survivrai-je moi aussi ?
Ecrirai-je un ultime pleur,
Témoin de la soif en mon cœur ?

On dit que là-bas, en Asie,
La vie, grouillant bien plus qu’ici,
S’évalue à un autre prix ;

Et l’équilibre est plus fragile,
Et la distinction plus subtile :
Vie et mort tenant à un fil,
Y toucher, est-ce noble ou vil ?

Certains hommes sont passés maîtres
Dans l’art de faire vivre ou renaître
Plantules et rameaux torturés
Aux racines ligaturées,

Mais je n’entends rien à cet art.
Moi, je souffre au gré du hasard,
Cœur déchiré, esprit hagard.

Si je survis, vaille que vaille,
C’est à la façon d’un bonsaï.
Aïe, aïe, aïe.

Heureusement, j’ai trouvé les Fraternités en 12 étapes, et ai pu découvrir progressivement une issue. Mais ma Puissance Supérieure semblait toujours un GTS : Grand Tortionnaire Sadique. 
Il m’incombe, maintenant, de travailler et re-travailler mes 3ème et 4ème étapes, continuer de découvrir peu à peu les racines de tout ce merdier, de plus en plus profondément, en moi, en ma famille, en ma généalogie. 


Progressivement, je travaille ma gratitude, pour concevoir de mieux en mieux ma Puissance Supérieure comme étant Aimante.
Et grâce à ACA/EADA, j’espère que travailler en parallèle « l’inventaire sans blâme » de ma famille et le mien m’aidera à me dépêtrer de cette toile d’araignée dysfonctionnelle, et me rétablir.

4. Enfin vivante pour de bon

Mon rêve est d’aller encore plus loin, et trouver une quatrième posture:
• non plus coupable : c’est victime, que j’étais ;
• non plus victime : je suis devenue survivante ;
• non plus survivante : je m’efforce d’être pleinement vivante ;
• enfin vivante pour de bon : non comme un bonsaï torturé, mais comme un vrai arbre, aux racines profondes et au feuillage épanoui !

Geneviève R.

The below transaltion was provided by the author.

Four Postures

  1. Guilty

Long ago, I came out of my matrimonial denial: my dream of becoming pregnant would never come true, I was just a laughable cuckold, it became urgent to quit my idealistic volunteer activities, find a real job, learn to live on my own… Every time I reached out for help, I got only the usual accusations: shamed and blamed and found guilty before I could open my mouth.

  1. Victim

I found a job, but gradually sank into depression and alcohol, for I was unable to stand such betrayals, such disillusions, such bereavements. I needed to be recognized as a victim, not a culprit. You bet!

  1. Survivor

I wrote poems to let my pain out, gave some of them to friends and family members: no way! “You shout, and no one seems to hear” has always been the same old story… I was just surviving, like a tortured bonsai, as I wrote 32 years ago:

I am a bonsai

Without sun, without love, without water,
I have seen twigs survive,
Ultimate flowers bloom,
As dying plants’ last wills.

Without sun, without love, without life force,
Will I, me too, survive myself?
Will I write an ultimate tear,
As a testimony of my heart’s thirst?

They say that over there, in Asia,
Life is swarming more than here
And then differently valued;

Balance is more precarious,
And the distinction more subtle:
Life and death hanging by a thread,
To tamper with it, is it noble or vile?

Some people have mastered
The art of making live or grow again
Tiny plants and tortured twigs
Whose roots are tied down,

But I know nothing about it.
I suffer according to mere chance,
Broken heart, haggard mind.

If I survive, come what may,
It is like a bonsai’s touch.
Ouch! Ouch! Ouch!

Fortunately, I found the 12 Step Fellowships, and gradually discovered a way out. But my Higher Power still seemed to me a GTS: Great Torturer Sadistic.

My job, now, is to go on working and re-working my 3rd and 4th Steps, and little by little go on discovering the roots of all this mess, deeper and deeper, within me, within my family, within my genealogical tree.

Gradually, I work my gratitude, in order to see my Higher Power more and more as a Loving one.
And thanks to ACA/EADA, I hope that working in parallel my family’s “blameless inventory” and mine will help me disentangle myself from this dysfunctional web, and recover.

  1. Living at last

My dream is to go even further and find a fourth posture:
• no longer guilty: I was the victim, not the guilty one;
• no longer a victim: I have become a survivor;
• no longer a survivor: I strive to be fully living;
• living at last: not as a tortured bonsai, but as a real tree, deep-rooted and in full bloom!

Geneviève R.

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