Je croyais naïvement au dicton populaire « Donner, c’est donner. Reprendre, c’est voler ».
Mais j’ai découvert récemment qu’une somme rondelette, reçue en « cadeau » il y a 15 ans, était en réalité munie d’un « élastique de rappel ». Sous le maquillage, la belle façade, les belles paroles, l’élastique s’est tendu sitôt que j’ai voulu sortir du rang. Le « cadeau » doit être remboursé si je veux rester hors-enchevêtrement.
Quoi qu’il se soit passé, le discours familial et le discours sociétal enjoignent toujours de « passer à autre chose », « ne pas se complaire dans le passé »… mais quand l’élastique se tend, sous le maquillage, il semble qu’il n’y ait pas prescription : le passé de ce « cadeau »-là, lui, est le seul passé qui ait le droit de revenir au galop, même 15 ans après…
L’emprise, ça commence toujours par des belles paroles et des cadeaux.
Avec un élastique.
Quand on prend conscience de l’élastique, c’est parce qu’il nous ligote et nous étrangle.
Trop tard.
Certaines attitudes sont systématiquement doubles ou triples, à secrets, à tiroirs : miel par devant, fiel par derrière. Ce n’est pas la première fois qu’il me faut 15 ans, rien moins, avant de découvrir quelles étaient réellement les règles du jeu en profondeur, sous le vernis de la façade. Il est des contextes où les « cadeaux » sont toujours munis d’un élastique… Quant aux belles paroles, je commence à décoder les règles du jeu :
- La communication n’est possible qu’à condition de ne pas aborder les vrais sujets.
- Je n’ai le droit de parler qu’à condition de ne rien dire de consistant ni de dissonant.
- Je n’ai le droit d’exister qu’à condition de me renier moi-même, et rester la marionnette soumise à omerta et endossant le rôle qu’on lui attribue : la pauv’tarée qu’on aime bien quand même.
- Axiome de base (en mathématique, un axiome est une « proposition considérée comme évidente, admise sans démonstration ») : je suis coupable, même quand j’ignore tout d’une situation, ou que mes questions ou protestations sont restées sans réponse. Aucune preuve émanant de leur part n’est nécessaire.
- Autre axiome de base : ma famille et mes médecins savent mieux que moi ce que je vis ou ai vécu, ce que je suis, même quand ils ignorent tout d’une situation, et quoi que j’en raconte. Aucune preuve émanant de ma part n’est recevable.
Tout ceci m’incite à redoubler vivement de prudence, et m’entourer des conseils d’un professionnel, afin de découvrir, si possible, quelle stratégie adopter pour protéger au mieux mes futurs intérêts, dès aujourd’hui mais aussi dans les 15 années à venir… Juste préserver ma paix et ma tranquillité.
Et toujours « lâcher prise et m’en remettre à Dieu ».
Une Puissance Supérieure Aimante et Bienveillante.
Vraie et authentique.
Sans maquillage et sans élastique.
Below is translation provided by the author
UNDER THE MAKE-UP
I believed ingenuously in the popular saying: “Giving is giving, taking back is theft”.
But I recently discovered that a tidy sum, received as a “gift” 15 years ago, was in fact “with strings attached”. Under the make-up, the nice window dressing, the fine words, the “strings” tightened as soon as I endeavored to rise from the ranks. The “gift” is to be refunded if I want to stay out of the old entanglement.
Whatever happened, the familial and social discourses enjoin to “pass on to other matters”, “let bygones be bygones”… but when the strings tighten, under the make-up, there seems to be no more prescription: the past of that “gift”, and that past only, has the right to come back steadily, even 15 years later…
Toxic ascendancy always begins with fine words and gifts.
With strings attached.
When one becomes aware of the strings, it is because one is tied straight, strangled.
Too late.
Some behaviors are systematically double-binds, triple-binds, with secret compartments: honey in front, venom at the back. It is not the first time that it takes me 15 years, no less, to discover what the underlying rules really were, in the depths, under the varnish. There are some contexts where “gifts” always are “with strings attached”… And as far as fine words are concerned, I am progressively deciphering the rules of the game:
- Communication is possible only when avoiding whatever truly matters.
- I am entitled to speak only if I don’t say anything reliable or discordant.
- I am entitled to exist only if I disavow myself and remain the mute puppet endorsing the role assigned to her: the poor degenerate we nevertheless love.
- Basic axiom: (in mathematics, an axiom is “a proposition considered obvious, admitted without demonstration”): I am guilty, even when not aware of what is going on, or when my questions and protests have been left without any answer. No proof for their part is necessary.
- Other basic axiom: my family and doctors know better than me what I am living or have been living and who I am, even when they don’t know anything of it, and whatever I have to say about it. No proof for my part is admissible.
All that incites me to strive harder than ever to be careful, and to seek professional advice, in order to discover, if possible, how to best protect my interests, the present ones but also those in the next 15 years… Just preserve my peace of mind and serenity.
And as usual “let go, let God”.
A Loving and Benevolent Higher Power.
A true and authentic one.
With no make-up. No strings attached.
Geneviève R.