D’après mon conseiller spirituel, l’« ego » est la somme de nos croyances internes, enfouies dans notre âme. Elles sont devenues inconscientes : une sorte de réflexe pour le vilain petit canard que j’ai été conditionnée à être. Voilà pourquoi 4ème et 10ème étapes sont si importantes. J’en ai successivement débusqué plusieurs.
« Si c’est pour moi, la merde suffira » : le vieux, moitié cassé, moitié pourri, c’est pour moi ! Je suis la poubelle émotionnelle.
Antidote : apprendre le respect de moi-même ; travail quotidien de ma gratitude.
« Tou(te)s les ami(e)s en 12 étapes bossent leur rétablissement avec la même ardeur que moi » :
- La première femme à qui j’avais demandé d’être ma marraine avait accepté… mais m’a juste envoyé une carte postale de vacances, point barre ! Heureusement, j’en ai trouvé une plus motivée, quelques mois plus tard.
- L’an dernier, j’ai découvert que ma « compagne de route » avec qui je travaillais les étapes ACA/EADA m’avait enregistrée à mon insu : c’était ma voix, mes paroles, enregistrées sur Skype… Elle m’a dit que son portable avait dû s’allumer inopinément… bien que je n’aie jamais utilisé Skype, jamais défini d’identifiant ni mot de passe Skype ! Elle a ainsi ajouté le mensonge méprisant à la trahison.
Antidote : je ne suis pas responsable du comportement des autres, uniquement de mon propre comportement.
« Les autres savent mieux que moi » : quoi que disent les autres (figures d’autorité ou non), je les croyais, et non ce que j’avais vu, entendu, dont je me souvenais, que je savais. C’est comme ça que je m’étais laissée persuader autrefois que j’étais malade mentale…
Antidote : j’ai appris à croire mon expérience, plutôt que les projections toxiques des autres sur moi. Si nécessaire, je vérifie avec ma thérapeute. Comme la thérapeute de ma nièce lui disait : « L’ampleur du doute révèle l’ampleur de l’emprise ». Comme c’est vrai ! Et grâce à la pratique quotidienne de la méditation, j’ai meilleure conscience de ce qui se passe, ce qui est dit, ce que je vois, etc.
« Je ne suis pas capable » : cela a été répété encore et encore par ma famille et mes médecins jusqu’à ce que je « sache » que je suis un monstre, une (soi-disant) malade mentale, le mouton noir, le vilain petit canard. Voilà leur conception de l’« amour » et du « soin » !!!
Antidote : dans les Fraternités en 12 étapes, ma devise est devenue « J’y arriverai pas, mais je vais essayer ». C’est comme ça que j’ai arrêté l’alcool il y a 27 ans : j’étais sûre que c’était impossible, mais j’ai essayé, 24 heures ou 24 minutes ou 24 secondes à la fois. Ça a marché.
Alors, moi, en tant que vilain petit canard, je me contrefiche complètement de découvrir si en fait je suis un cygne ou pas, ce que je veux, c’est juste que cessent les trahisons, maltraitances, « meurtres d’âme »…
Je veux juste vivre en paix, loin de l’amour-bidon et des soins-bidons.
J’y arriverai pas, mais je vais essayer.
Geneviève R
Below is the translation provided by the author
The Ugly Duckling
According to my spiritual counsellor, the “ego” is the sum of our inner beliefs ingrained in our soul. They have become unconscious: a kind of reflex for the ugly duckling I have been trained to be. That’s why the 4th and 10th Steps are so important. I successively discovered several of them.
“If it’s just for me, filth is good enough”: the old, half-broken, half-rotten, that’s my part! I am the emotional refuse bin.
Antidote: learning self-respect; daily gratitude work.
“All 12-Step friends work their recovery as willingly as I do”:
- The first woman whom I asked to be my sponsor agreed… but just sent me a postcard when on holiday, no more! Luckily, I found a more motivated one, a few months later.
- Last year, I discovered that my fellow traveler, with whom I worked the ACA Steps, had recorded without my knowing what I had said in front of her: it was my voice, my words, recorded on Skype… She told me her cell phone must have inadvertently switched on… although I have never used Skype, never even defined Skype identifier and password! She thus added scornful lies to betrayal.
Antidote: I am not accountable for what others do, only for what I do.
“Others know best than me”: whatever people said (authority figures or not), I believed them rather than what I saw, heard, remembered, knew. That’s the way I had let me be persuaded in the past that I was mentally ill…
Antidote: I have learned to believe my experience rather than others’ toxic projections on me. If necessary, I check with my therapist. As my niece’s therapist told her: “The extent of the doubt reveals the extent of the ascendancy”. How true! And thanks to daily practice of meditation, I am more aware of what happens, what is said, what I see, and so on.
“I am not able”: this has been repeated again and again by my family and my doctors until I “knew” I was a monster, a (so-called) mentally ill, the black sheep, the ugly duckling. That was their idea of “love” and “care”!!!
Antidote: in 12-Step Fellowships, my motto has become “I can’t, but I’ll have a try”. That’s the way I stopped alcohol 27 years ago: I was sure it was not possible, but I gave it a try, 24 hours or 24 minutes or 24 seconds at a time. It worked.
So, I, in so far as I am the ugly duckling, don’t care at all discovering whether in fact I am a swan or not, what I want is to stop being betrayed, bullied, soul-murdered…
I just want to live in peace, away from fake love and fake care.
I can’t, but I’ll have a try.
Geneviève R.