MA BOÎTE À OUTILS D’URGENCE
Depuis mon arrivée dans ma première Fraternité en 12 étapes, j’ai appris à remplir ma boîte à outils avec toutes les phrases, slogans, idées et « recettes émotionnelles » qui pouvaient m’aider, soit partages entendus en réunion, soit citations de livres de développement personnel. Comme un talisman, j’ai gardé une copie des plus précieuses dans mon sac à main, à disposition quoi qu’il arrive, même quand je suis en « black-out émotionnel » qui me fait oublier jusqu’à l’orthographe de mon propre nom : c’est ma boîte à outils d’urgence. Je la partage ici, espérant qu’elle aidera d’autres Enfants Adultes comme elle m’aide au quotidien. (Je suis désolée de ne pas me souvenir des noms des auteurs, quand il s’agit de livres de thérapie).
• Se détacher réellement des situations abusives, plutôt que de vouloir les surmonter.
• Ce n’est pas la souffrance qui donne du sens à la vie, mais c’est la vie qui donne du sens à la vie et éventuellement à la souffrance. Ce n’est pas parce qu’il y a de la souffrance que la vie n’a pas de sens, c’est parce que la souffrance existe que la vie doit avoir d’autant plus de sens.
• La non-reconnaissance du désir sape le désir et l’espoir d’être reconnu, déstabilise le narcissisme, fait massivement surgir les vécus d’abandon, d’injustice et de nullité.
• Même aimée et reconnue, rien ne sera différent si je ne me donne pas à moi-même, dès maintenant, telle que je suis, un peu de cet amour chaud et protecteur que j’attends de l’extérieur.
• Les femmes peindront s’il le faut un ciel bleu sur les murs des prisons, dessineront des portes qui n’existent pas, les ouvriront et les franchiront, vers d’autres mœurs, d’autres vies.
• Dieu ne m’a pas sauvée de l’océan pour que je me noie sur le sable…
• J’ai le choix de m’exercer à ne plus me laisser téléguider par mes réactions de soumission, justification, excuses compulsives, mendicité, impuissance. Apprendre à m’affirmer, exprimer ma vérité calmement et clairement.
• Séparer les traumas et les emprises d’hier de la situation d’aujourd’hui.
• La foi a été comparée à la traversée d’un sombre tunnel sans voir aucune lumière tout en continuant à ramper comme si nous en voyions une.
• (quand je me débattais pour rester abstinente, ma marraine me répétait) : Mon rétablissement est la chose la plus importante au monde ; rien ni personne ne peut valoir la peine que je reboive.
• (et maintenant que j’ai la chance d’être abstinente sans plus même y penser, mais que je me débats pour être abstinente à la victimisation, aux peurs, terreurs, etc., je l’ai transposé en) : Ma sobriété émotionnelle est la chose la plus importante au monde ; rien ni personne ne peut valoir la peine que je panique.
J’ai aussi truffé mon appartement de rappels symboliques du rétablissement : par exemple, ce coussin sur lequel j’ai brodé le proverbe japonais いそがばまわれ, signifiant : Hâte-toi lentement.
Translation provided by the author.
Since my arrival in my first 12 Steps Fellowship, I have learned to fill my toolbox with all sentences, slogans, ideas and “emotional recipes” that could help me, either shares heard during meetings, or quotations from self-help books. Like a talisman, I kept a copy of the more precious of them in my handbag, thus assuring them to be handy whatever occurs, even when my mind is in an “emotional black-out” that makes me forget even the spelling of my very name: it is “my emergency toolbox”. I share it here, hoping it can help some Adult Children as much as it helps me every day. (I’m sorry I can’t remember the names of the authors, when they are quotations from self-help books).
• Really detach from abusive situations, rather than trying to overcome them.
• It is not pain that gives meaning to life, but it is life that gives meaning to life, and possibly to pain. It is not because pain exists that life has no meaning, it is because pain exists that life must have all the more meaning.
• The non-recognition of the wishes undermines the wishes and the hope to be recognized, destabilizes the narcissism, causes massive surges of feelings of abandonment, injustice and nullity.
• Would I even be loved and recognized, nothing will get different if I don’t give myself, right now, as I am at present inside me, a little bit of this sincere, warm and protective love I long for and expect to receive from outside.
• Women will paint if necessary a blue sky on their prisons walls, will draw doors that don’t exist, will open them and pass through them, towards other ways of life, other lives.
• God didn’t save me from the ocean just to let me drown on the beach…
• I have the choice to train myself not to let me be remote-controlled by my habits of submission, justification, compulsive apologies, begging, powerlessness; to train to assert myself and to express my truth calmly and clearly.
• Separate yesterday’s traumas and toxic influences from today’s situations.
• Faith has been compared to the crossing of a dark tunnel without seeing any light, going on creeping as if we saw light.
• (when I struggled to stay a teetotaler, my sponsor repeated me): My recovery is the most important thing in the world; nothing, nobody, can be worth losing it.
• (and now, lucky enough to be a total abstainer without even thinking about it, but still struggling to abstain from victimization, fears, terrors, and so on, I transposed it to): My emotional sobriety is the most important thing in the world; nothing, nobody, can be worth panicking.
I also stuffed my apartment with symbolic reminders of recovery: for example, this cushion on which I embroided a Japanese saying: いそがばまわれ, meaning: More haste, less speed.
Geneviève R, from France with gratitude